Le GIEC

Le GIEC est le Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat. Ses rapports synthétisent les travaux publiés de milliers de chercheurs analysant les tendances et prévisions mondiales en matière de changements climatiques.
Approuvé par 195 Etats, le rapport du GIEC représente l’analyse scientifique la plus aboutie d’un avenir climatique à 1,5°C et 2°C de hausse de la température moyenne mondiale, destinée à guider les décisions des gouvernements dans la transition écologique à mener dans tous les domaines (énergie transports, agriculture, etc.) dans les années à venir. Le rapport révèle qu’il est encore possible de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C.
Un des principaux intérêts de ce rapport est qu’il compile les connaissances scientifiques sur les répercussions d’un réchauffement de 1,5 °C par rapport à 2 °C. Les territoires les plus vulnérables pourraient ne pas avoir le temps de s’adapter. C’est le cas des petites îles situées au niveau de la mer. Cette dernière devrait continuer à monter pendant plusieurs siècles. Et sous la surface, les océans subissent déjà des changements sans précédent. Des basculements pour certains écosystèmes devraient être observés dès + 1,5 °C. Les espèces dépourvues de capacité à se déplacer assez vite souffriront d’une importante mortalité. De même, il faudrait des millénaires pour lutter contre les changements que la chimie océanique produits par l’acidification.

Dans un monde à + 1,5 °C, le changement climatique affectera tous les territoires, peu importe leur niveau de développement, mais spécialement les plus pauvres. Par ailleurs, déjà plus d’un quart de la population mondiale vit dans des régions où le thermomètre dépasse de 1,5 °C la température moyenne au moins une saison par an. L’hémisphère Nord souffrira le plus de la multiplication et l’intensification des vagues de chaleur. «Nous sommes face à un risque de voir le sud de l’Europe basculer dans une désertification d’ici à la fin du siècle, souligne Pierre Cannet, de l’ONG WWF. Le précédent rapport du GIEC, publié en 2014, était déjà clair sur le fait qu’atteindre + 2 °C est un point de non-retour.» Les risques d’inondation et de sécheresse seraient aussi renforcés, touchant principalement l’Amérique du Nord, l’Europe et l’Asie. Les cyclones tropicaux deviendraient plus violents.

Le GIEC présente certaines solutions pour respecter le + 1,5 °C. Il souligne à plusieurs reprises la nécessité de réduire drastiquement la demande en énergie des bâtiments, de l’industrie et des transports. Les émissions de gaz à effet de serre mondiales doivent quant à elles baisser de 45 % d’ici à 2030 (par rapport à 2010) et la part des énergies renouvelables pour l’électricité passer à 70 %-85 % en 2050. Le rapport met aussi en lumière que la réduction de la pollution de l’air permet de limiter le réchauffement et d’améliorer la santé humaine, tout comme la qualité de l’environnement.

Si aucunes mesures ne sont prisent par les états pour limiter la production de gaz à effet de serre, l’augmentation de la température sur le globe pourrait avoir les répercussions graves suivantes:

Récurrence des phénomènes climatiques extrêmes: A l’échelle de la planète, quelques degrés supplémentaires chaque année peuvent entraîner l’apparition de phénomènes climatiques extrêmes, comme grosses chaleurs, canicule, pluies diluviennes, crues, tempêtes et cyclones… Ces événements extrêmes qui sont la conséquence de circulation de masses d’air autour du globe pourraient devenir plus fréquents et plus violents, selon le 5ième rapport du GIEC.

Disparitions des îles: La conséquence directe de la récurrence de ces phénomènes climatiques extrêmes est la montée du niveau de la mer et donc la disparition de certaines îles. Le niveau des océans s’est élevé de dix centimètres ces 50 dernières années et cela risque de continuer. En effet, une augmentation de deux degrés en moyenne sur le globe ne signifie pas que le thermomètre grimpera de deux degrés partout, uniformément. La hausse de température sera donc beaucoup plus forte dans l’Arctique que sur l’Équateur et la température aux pôles pourrait grimper de huit à dix degrés. Cette forte augmentation va accélérer la fonte des calottes glaciaires qui, conjuguée à la fonte des petits glaciers de montagne, entraînera une montée du niveau des océans de 30 à 80 centimètres pour deux degrés de plus. Selon une étude du CNRS, 10.000 à 20.000 îles et archipels pourraient totalement disparaître avant la fin du siècle.

Augmentation de la température: Selon Météo France, si le réchauffement climatique dépasse deux degrés,  les phénomènes de canicule pourraient se multiplier en France et dans le monde. A Paris par exemple, il pourrait y avoir entre 10 et 26 alertes canicule par an en 2050, selon le scénario le plus pessimiste, au lieu d’une seule alerte par an aujourd’hui. Un phénomène particulièrement marqué dans les zones de forte densité urbaine où les bâtiments emmagasinent de la chaleur et les températures restent élevées en permanence.

250 millions de réfugiés climatiques en 2050: Sécheresses, typhons, cyclones et pluies diluviennes vont s’intensifier dans les années à venir et provoquer une migration des populations. Dans un rapport publié en 2012, l’ONU prédisait 250 millions de déplacés dans le monde en 2050. Pire, ces 20 dernières années, les catastrophes naturelles ont tué quelque 600.000 personnes (en moyenne 30.000 par an) selon le Bureau des Nations Unies pour la réduction des risques de catastrophes. Un phénomène qui touche particulièrement les pays pauvres puisque 89% de ces décès ont été enregistrés dans des pays à faibles revenus. La Banque mondiale estime d’ailleurs dans un rapport publié en novembre 2015 que plus de 100 millions de personnes pourraient basculer dans l’extrême pauvreté si les objectifs de réduction des gaz à effets de serre ne sont pas tenus.

Disparition d’écosystème: Selon les spécialistes, une augmentation de température de trois degrés Celsius entraînera une migration des espèces de 500 kilomètres vers le Nord. Et c’est d’ailleurs pour cela, que les frelons asiatiques ont fait leur apparition en France. Plus grave encore, en analysant les résultats d’une centaine d’études qui portent sur l’impact du réchauffement climatique sur la faune et la flore, des chercheurs américains ont établi qu’une espèce animale sur six pourrait disparaître si le rythme actuel des émissions de gaz à effets de serre se poursuit.